À travers l’analyse de ces différents entretiens, nous avons mis en lumière comment les TSHM accompagnent les jeunes en rupture de liens sociaux.
À partir de leurs témoignages, nous avons effectué leurs portraits, fait un état des lieux dans les différents liens sociaux et mis en exergue les points qui ont été importants dans l’accompagnement de ces derniers.
Les portraits de Kilian Jamila et Karim nous montrent qu’ils.elle ont été confronté.e.s à diverses problématiques d’ordre familial, scolaire, économique, social, judiciaire, psychologique et affectif. Celles-ci les ont rendus vulnérables et ont généré un déficit de protection et de reconnaissance dans les différents liens sociaux pourtant essentiel pour l’intégration sociale de chaque individu. La démarche d’aller vers les institutions n’est pas toujours évidente pour les jeunes. En effet, ils n’ont pas forcément les connaissances et ressources nécessaires pour savoir vers qui s’adresser et envers quelles institutions ils peuvent avoir confiance.
Les TSHM ont pour mission de répondre au mieux aux besoins et demandes sociales des jeunes âgés de 12 à 25 ans. Les trois situations nous ont démontré que les TSHM ont différents moyens d’entrer en relation avec ces derniers, car ils ont cette spécificité « d’aller vers » leur public et de proposer des activités qui vont favoriser cette rencontre. La diversité des outils utilisés a constitué un véritable support éducatif et relationnel favorisant l’expression et le développement des jeunes. Elle a permis de faire émerger des compétences, des ressources et de les mettre en valeur. C’est à partir de ces différents moyens que la relation s’est tissée, que des besoins ont pu être repérés et que des demandes ont pu émerger.
Il faut souligner que l’accompagnement individualisé est un processus complexe, car il n’y a pas de mode d’emploi ou de recette toute faite pour mettre en œuvre cette démarche. En effet, celle-ci doit être pensée sur mesure en fonction des demandes et besoins formulés par le jeune. La singularité de ces derniers et des difficultés qu’ils rencontrent nécessite une adaptabilité permanente. Dans les trois cas, les accompagnements proposés sont personnalisés même s’ils peuvent présenter des similitudes, par exemple l’aide à la recherche de logement. Après avoir fait un état des lieux de la situation, des priorités d’interventions ont été définies. En effet, Jamila a principalement été soutenu dans la réinsertion professionnelle avec les petits jobs, Kilian pour l’obtention d’un logement et Karim pour faire face aux problèmes de santé de sa mère et reprendre une formation.
Ces derniers se sont effectués en coopération avec les jeunes. En effet, les TSHM les ont encouragés à mobiliser leurs ressources. Le travail en réseau a également été un élément important, car les partenaires ont proposé un soutien plus spécifique comme l’hospice général qui est intervenu dans les trois situations pour un soutien financier. La durée de l’accompagnement peut varier en fonction des besoins des jeunes. La notion de temporalité est à prendre en considération, car il y a le temps de la relation qui précède celui de l’accompagnement. Autrement dit, la relation établie entre le jeune et le TSHM constitue la base de l’accompagnement.